La culture du tabac ne fleurit guère sur le territoire du département de Bangolo. Approvisionnées depuis le Nord de la Côte d’Ivoire, les productrices de « snus » s’engagent dans un processus méticuleux, faisant sécher les feuilles de tabac avant de les broyer et de mélanger la poudre obtenue avec de la potasse pour ainsi ajouter une touche ardente au produit final.
Une fois que cette préparation « nicotinée » est achevée, les fabricantes se lancent dans une tournée des marchés de la région du Guémon, ravitaillant les détaillants et de nombreux consommateurs en tabac moulu.
« Nous nous approvisionnons en feuilles de tabac légèrement humides depuis la région du Bafing, investissant entre 500 000 et 800 000 Francs CFA pour réaliser un bénéfice hebdomadaire oscillant entre 80 000 et 200 000 Francs CFA, après avoir pris en compte les coûts de production. Cette activité nous permet de prendre soin de nos enfants, nos sœurs et nos frères », explique Guélassémon Charlotte, une productrice et commerçante de tabac moulu.
Outre sa contribution aux besoins économiques des familles locales, cette activité commerciale dynamise également l’économie régionale en créant une source de revenus stable et en promouvant l’indépendance financière des femmes impliquées. De la préparation minutieuse à la distribution dans les marchés, le tabac moulu, malgré les préoccupations sur la santé, joue un rôle vital dans la subsistance économique et l’autonomie des femmes dans la région.
Selon le directeur-coordonnateur du Programme national de lutte contre le tabagisme, l’alcoolisme et les autres addictions (PNLTA), Dr Ernest Zotoua, la Côte d’Ivoire enregistre chaque année 5 000 cas de décès, liés à la consommation du tabac.
Source : AIP
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