l’Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire (AFJCI) a plaidé, jeudi 28 septembre 2023, à Abidjan-Plateau pour l’application intégrale du protocole de Maputo dans la législation ivoirienne, lors d’une conférence marquant la célébration de la Journée internationale du droit de l’avortement (JIDA).
Cette conférence, en collaboration avec la Société de gynécologie et d’obstétrique de Côte d’Ivoire (SOCOGI) et la coalition « Action contre les grossesses non désirées et à risques » (AGnDR) s’inscrit dans le cadre du projet « Tous ensemble pour le plaidoyer pour l’avortement sécurisé en Côte d’Ivoire ».
La chargée de projet de l’AFJCI, Blanc Agathe a affirmé qu’en tant qu’organisation de défense et de protection de droit des femmes, son association milite afin que les textes de loi qui régissent l’avortement soient intégrés à son article 14 2 C du protocole de Maputo, « tout en gardant à l’esprit que l’avortement est interdit en Côte d’Ivoire, sauf en cas de viol, sur la demande de la victime et lorsque la vie de la mère est gravement menacée ».
« Nous demandons à ce que la Côte d’Ivoire puisse domestiquer le protocole de Maputo en intégrant d’autre cas d’exception, notamment, où la santé physique de la mère serait menacée, entre autres, des cas de santé mentale, de malformation fœtale et en cas d’inceste », a-t-elle poursuivi.
Selon la chargée de projet, des chiffres alarmants, révélés par une enquête de PMA indiquent que 230 000 avortements sont pratiqués chaque année en Côte d’Ivoire avec un faux taux d’avortement clandestins et un taux de mortalité lié aux avortements clandestins qui est très élevé.
« Au regard de ces chiffres, il y a urgence à agir afin d’avoir des textes de loi pour que les femmes et jeunes filles puissent bénéficier d’un avortement sécurisé », a-t-elle prévenu.
L’AFJCI et la SOGOCI appellent donc à une action concertée pour faire respecter les droits des femmes en veillant à ce que les lois et politiques protègent leur liberté de choix et leur dignité.
Les deux associations souhaitent élargir l’accès à des services de santé reproductives sûrs afin de prévenir les risques pour la santé des femmes, éduquer la société sur les réalités de l’avortement pour lutter contre la stigmatisation et la désinformation ainsi que soutenir les femmes dans leur parcours de soins d’avortement en garantissant un accès non discriminatoire des services de qualité.
Le protocole de Maputo a été adopté le 11 juillet 2003 par 15 chefs d’Etat africains et est régi en six points.
Source : AIP
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