La Journée mondiale de lutte contre le sida sera célébrée le 1er décembre prochain dans le monde entier. A cet effet le Conseil national de lutte contre le sida (CNLS), en collaboration avec l’ONU/SIDA et la plateforme des organisations de la société civile de lutte contre le sida a animé une conférence de presse le mardi 28 novembre à Lomé pour annoncer l’événement, placé cette année sous le thème : « Confier le leadership aux communautés ».
La célébration de cette journée au Togo connaîtra la mise en œuvre de plusieurs activités. D’abord cette conférence de presse qui a annoncé l’événement, la cérémonie officielle de célébration de la journée avec la mobilisation sociale à Tchamba dans la région Centrale et la sensibilisation dans les mass média. Il y aura aussi l’organisation d’une campagne de mobilisation avec la promotion et distribution des préservatifs par la société civile sous le leadership de la plateforme, dans toutes les régions du pays, ainsi que d’autres activités organisées par FHI 360 sous le leadership de l’ambassade des Etats Unis au Togo.
Cette conférence a permis aux acteurs de la lutte contre le sida de faire l’état des lieux de la pandémie au Togo, en Afrique et dans le monde.
Selon la présentation faite, au Togo, les activités menées au cours de la deuxième année de mise en œuvre du PSN 2021-2025 ont permis d’obtenir des résultats. En 2022, 355.802 personnes ont été dépistées dans le domaine de la Prévention de la transmission de la mère à l’enfant (PTME). On note un taux de couverture géographique de 84.25% en 2022 contre 84.75% en 2021. La couverture en ARV des femmes enceintes séropositives est de 77,73% en 2022 contre 67.97% en 2021. Le taux de séropositivité des enfants issus de la PTME à 6 semaines est de 2.2%. L’estimation du taux de transmission chez les enfants était de 8.9% en 2022 contre 10% en 2021.
En matière de prise en charge médicale, 86.880 personnes étaient inscrites dans les centres de prise en charge. Sur ce nombre, 86.876 étaient sous ARV, avec un taux de couverture thérapeutique par rapport au nombre de PVVIH de 84%. Pour la prise en charge des co-infections TB/VIH, 99% de la cible attendue ont bénéficié concomitamment des traitements anti tuberculeux et ARV.
En ce qui concerne la stratégie des trois 95 en 2022, on note que : 81,20% des PVVIH connaissaient leur statut VIH (1er 95) ; 99.99% de ceux qui connaissent leur statut sérologique étaient sous ARV (2e 95) ; 90% des PVVIH sous ARV ont la charge virale supprimée (3e 95).
Pour les droits humains et genre, le Togo depuis quelques années a mis en place un observatoire des droits humains en matière du VIH qui mène plusieurs activités, notamment l’animation des émissions radiophoniques, la sensibilisation de proximité à travers des médiateurs, le renforcement de capacités des leaders communautaires sur les voies de recours en cas de stigmatisation, la loi portant protection des personnes en matière du VIH.
Les acteurs communautaires ont beaucoup apporté dans la lutte contre le VIH et le Sida. Il existe un réseau des religieux pour la lutte contre le VIH, de même que le fort engagement de la société civile togolaise depuis l’avènement de l’épidémie, dans tous les domaines de lutte (prévention, soins et traitement). On note également une société civile qui pilote l’observation national sur les droits humains et VIH depuis 2013 et l’existence des comités de veille pour la lutte contre le VIH et le Sida.
En Afrique et dans le monde, en 2022, le sida a coûté la vie à une personne toutes les minutes. Des millions de personnes n’ont toujours pas accès au traitement, y compris 43 % des enfants vivant avec le VIH. Selon l’ONUSIDA, aujourd’hui, 29,8 millions des 39 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde reçoivent un traitement vital. Si cette augmentation annuelle peut être maintenue, l’objectif mondial de 35 millions de personnes sous traitement contre le VIH d’ici 2025 sera à portée de main.
En termes de principaux défis d’ici 2030, il faut accélérer les programmes de prévention à haut impact pour toucher toutes les populations cibles pour éviter les nouvelles infections ; accélérer également le dépistage et la prise en charge des enfants infectés par le VIH qui ont une couverture thérapeutique plus basse. La lutte contre les problèmes de stigmatisation et de discrimination sont autant de défis qui ne peuvent être relevés sans le concours des communautés.
Le coordonnateur du CNLS, prof. Vincent Pitché, a expliqué que la journée mondiale de lutte contre le sida de cette année est bien plus qu’une célébration des réalisations communautaires, mais qu’elle est un appel à l’action pour émanciper et soutenir les communautés dans leurs rôles de leadership. Il a ajouté qu’au niveau mondial, il a été retenu ce thème pour responsabiliser les communautés dans leur diversité à libérer tout le potentiel du leadership communautaire pour mettre fin au sida. D’après lui, les rôles de leadership des communautés doivent être au cœur de tous les plans et programmes de lutte contre le VIH, ainsi que dans leur rédaction, leur budgétisation, leur mise en œuvre, leur suivi et leur analyse. Autrement dit, « Rien pour nous sans nous », a déclaré le Prof Pitché.
Source : alome
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