La salle du grand mall de Harajuku a un décor aux couleurs vives et dorées des jours de grande célébration. Les caméras et projecteurs sont bien installés, le système de sonorisation et d’interprétation fonctionne sans problème.
Comme dans une salle de cinéma, les invités sont priés de suivre la projection des films documentaires des nominés, suivie des échanges entre les invités et les délégués des pays participants puis avec les producteurs eux-mêmes.
Les thèmes abordés dans ces films tournent autour de l’éducation des jeunes.
« La mission du Prix japonais est de contribuer à l’avancement de la qualité du contenu éducatif dans le monde et de favoriser la compréhension mutuelle entre les sociétés et les cultures en récompensant les œuvres qui font un usage innovant des médias visuels», lit-on sur la plaquette de l’événement.
Créé en 1965, le concours soutient donc le pouvoir des médias avec des contenus qui stimulent l’apprentissage, la réflexion, l’empathie donnant à agir pour l’amélioration du monde. Il s’agit d’une plateforme pour tous ceux qui s’intéressent à l’éducation. Ainsi, pendant la semaine du festival, en novembre, le Japan Prize organise des projections, des séances et des ateliers. Les délégués du monde entier sont invités à regarder des œuvres exceptionnelles et à échanger des pensées et des idées.
Grand prix : Two Kids
a Day » («Deux enfants par jour»)
Cette année, le comité d’organisation de ce grand événement a reçu 391 candidatures provenant de 55 pays et régions du monde.
Après les projections et les discussions qui ont suivi, le jury a attribué le Grand Prix Japon 2023 à David Wachsmann, réalisateur et directeur de production et son co-producteur Mohamed Babai de ‘’Gum Films’’, pour une série documentaire intitulée « Two Kids a Day » («Deux enfants par jour»). La cerise sur le gâteau est que le réalisateur et le co-producteur sont originaires d’Irlande et de Palestine. Ils ont été choqués de voir des enfants arrêtés et emprisonnés par des soldats et ils se sont engagés à faire quelque chose pour y mettre fin.
D’où la conception et la production de ce documentaire qui leur permet d’exprimer leur ressenti. En effet, ce film se déroule dans une ville palestinienne entourée de colonies juives en Cisjordanie. Selon le réalisateur David Wachsmann, 700 enfants palestiniens y sont arrêtés chaque année par les forces israéliennes.
Les quatre garçons présentés dans le documentaire ont tous été arrêtés en 2016 et condamnés à de longues peines de prison pour avoir jeté des pierres sur des soldats israéliens. David Wachsmann explique que les forces israéliennes arrêtent et incarcèrent des enfants pour saper l’opposition de la communauté palestinienne aux colonies juives. Une critique courageuse de l’armée israélienne qui a suscité des discussions dans la région.
Les finalistes de ces œuvres audiovisuelles ont été classés en quatre divisions, à savoir les divisions préscolaire, primaire, jeunesse et apprentissage tout au long de la vie. A noter aussi que les prix des meilleures œuvres, les distinctions honorifiques, la meilleure proposition, la proposition exceptionnelle et les prix spéciaux faisaient partie de la cérémonie de clôture.
La Division des propositions aide en fait à soutenir la production de programmes destinés aux pays et aux régions dans le besoin. Chaque année, les finalistes de chaque pays et région viennent au Japon avec leurs propositions uniques et s’en inspirent mutuellement.
C’est le cas par exemple, dans la catégorie des meilleures propositions d’œuvres audiovisuelles, du premier prix attribué à l’Ukrainienne Zoryana Byndas de la compagnie publique de radiodiffusion de l’Ukraine. Sa production décrit le style de vie des retraités ou des personnes du troisième âge en Ukraine, leurs peines et joies dans leur situation de vulnérabilité.
C’est, selon elle, un hommage qu’elle rend à ses grands parents (son grand père décédé, sa grand-mère en vie essaie de combler ce vide que son mari a laissé et se donne à des activités domestiques et des hobbies aussi). Le deuxième prix de cette catégorie a été décerné à la Mongolienne, Ariunjargal Luvsantseren, directrice du département des enfants et jeunes de la radiodiffusion nationale mongolienne (MNB).
Sa production qui s’intitule ‘’My home’’ veut éduquer les enfants à propos du changement climatique, des catastrophes naturelles courantes dans ce pays. A travers des graphiques, dessins et images, les enfants engagent des discussions avec leurs formateurs en vue de mieux comprendre les thématiques abordées .
Source : fratmat.info
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