Dans un communiqué de presse en date du 4 juin 2024, le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) a mis en lumière une tendance alarmante : la recrudescence des grossesses en cours de scolarité sur la période s’étendant de septembre 2023 à mai 2024. Avec un total de 4137 cas documentés, cette hausse représente une augmentation de 15,30% par rapport à l’année scolaire précédente.
Les régions les plus touchées par ce phénomène sont la Nawa, le Tonpki, le Poro, le Gontougo, le Hambol, l’Agneby-Tiassa, l’Indenie Djuablin, les Grands Ponts et le Cavally, où les chiffres de grossesses en milieu scolaire ont atteint des niveaux alarmants.
Ces grossesses, comme le souligne le CNDH, constituent des obstacles majeurs à la poursuite de la scolarité des jeunes filles. Elles impactent non seulement leur intégrité physique et psychologique, mais également leur vie sociale, culturelle et économique. Des cas tragiques, tels que celui de Mademoiselle K.D, une élève de CM2 décédée suite à un avortement clandestin, mettent en évidence les conséquences désastreuses de ces situations.
Un autre exemple poignant est celui de Mademoiselle Y.D, âgée de 16 ans et élève en classe de 3ème dans un collège d’enseignement secondaire privé à Duékoué. Elle a donné naissance à un petit garçon pendant la composition de l’épreuve de Physique-Chimie le lundi 27 mai 2024 à Dabou. De même, Mademoiselle C.A, élève au Lycée Tiapani, est devenue mère au cours de l’examen du Bepc.
Face à cette crise, le CNDH appelle les autorités compétentes à redoubler d’efforts pour protéger les droits des jeunes filles scolarisées. Il exhorte également les parents à assumer leur responsabilité dans l’éducation de leurs enfants, soulignant l’importance cruciale de la sensibilisation et de l’éducation sexuelle.
Le CNDH rappelle que la lutte contre les grossesses en milieu scolaire nécessite une approche holistique, impliquant l’éducation, la santé, la protection de l’enfance et le renforcement des mécanismes de protection des droits humains. Il met en avant la nécessité d’une collaboration étroite entre les différents acteurs, y compris les autorités gouvernementales, les établissements scolaires, la société civile et les organisations internationales.
A noter que le CNDH a tenu à réaffirmer son engagement à promouvoir et à protéger les droits des jeunes filles en Côte d’Ivoire. Il appelle à une action urgente et concertée pour mettre fin à cette crise et garantir un avenir meilleur pour la jeunesse du pays.
Source : fratmat.info
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