Nestlé Côte d’Ivoire et l’UNESCO ont célébré, lundi 29 juillet 2024, à la zone industrielle de Yopougon, à Abidjan, le courage et la détermination des commerçantes du secteur informel âgées de 20 à 60 ans, admises cette année au Certificat d’études primaires élémentaires (CEPE).
Sur 22 candidates, 19 commerçantes ont été admises au CEPE et se sont vu décerner des certificats de distinction. De 2017 à 2024, plus de 24 000 “Mamies Maggi” se sont inscrites pour apprendre à lire, écrire et calculer, grâce à un projet d’alphabétisation fonctionnelle des commerçantes par les technologies de l’information et de la communication.
Ce projet qui vise à autonomiser les femmes à travers l’alphabétisation, a été initié par l’UNESCO avec le soutien de Nestlé Côte d’Ivoire, sous l’égide du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant (MFFE) et du ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation (MENA). Il s’inscrit dans un partenariat public-privé, a indiqué le coordinateur des projets d’alphabétisation au Bureau UNESCO à Abidjan, Dr Yves Marius Sagou.
« Les standards de la société nous disent qu’il y a un âge précis pour chaque étape de la vie et qu’un adulte doit savoir lire, écrire et calculer, mais ce n’est pas toujours évident pour tout le monde », a souligné le directeur général de la filiale agroalimentaire, Mohamad Itani. Depuis 2017, l’entreprise agroalimentaire a expérimenté en Côte d’Ivoire avec un réseau de plus de 24 000 “Mamies Maggi” qui commercialisent ses bouillons dans les marchés, a-t-il souligné, notant que malheureusement, 85 % d’entre elles ne sont jamais allées à l’école.
Les formateurs se déplacent directement sur les marchés pour offrir un soutien scolaire personnalisé, permettant aux bénéficiaires de concilier travail et apprentissage. De plus, une application mobile leur permet de s’exercer en toute flexibilité. Les cours en salle de classe ont lieu uniquement le mercredi après-midi, a expliqué, Dr Sagou.
« Bien plus qu’une simple remise de diplômes, nous célébrons le pouvoir de l’éducation, la force de la résilience et le potentiel illimité des femmes dans le monde », s’est réjouie Camara Mariam Touré, représentante du MFFE. L’alphabétisation des femmes et des jeunes filles demeure un défi mondial. Plus de 500 millions de femmes sont illettrées, bien que l’éducation soit l’un des outils les plus puissants pour changer le monde et combattre la pauvreté.
En Côte d’Ivoire, le taux d’analphabétisme général est passé de 51 % en 2019 à 43,7 % en 2020. Cette baisse reflète la volonté manifeste du gouvernement de faire de l’alphabétisation une priorité nationale, a affirmé Mme Touré.
Pour combler l’écart éducatif des femmes, surtout en milieu rural, l’État a initié un programme d’alphabétisation de 1 000 femmes des milieux ruraux en vue de développer des compétences renforçant leur indépendance économique et leur participation au développement durable, a-t-elle ajouté.
Dans une ambiance festive, ces commerçantes des bouillons Maggi, comblées de cadeaux, ont encouragé leurs condisciples à faire preuve de détermination pour suivre les prochaines éditions du projet de formation à l’alphabétisation. Après trois échecs à l’examen du CEPE en 1999, 2001 et 2022, Nomel Déborah Gladys a enfin décroché le sésame lors de l’édition 2024 du CEPE. Olga Kouadio, 53 ans, admise au CEPE 2024, confie avoir arrêté ses études, après l’échec à l’entrée en 6e à l’âge de 13 ans. Grâce à ce programme éducatif, elle a repris avec succès et se dit prête à poursuivre au niveau secondaire.
Source : AIP
laissez un commentaire