La création par le gouvernement ivoirien de l’Unité de gestion du projet de construction du port sec de Ferkessédougou, fruit de la coopération entre la Côte d’Ivoire et la Chine a engendré de nombreuses activités économiques et sociales dont la construction du site de recasement des populations environnantes impactées par le projet, dénommé Dekokaha 2.
Placée sous l’autorité du ministre des Transports, cette unité de gestion assure la coordination des activités du Projet de construction du Port Sec de Ferkessédougou. Parmi ces activités se trouvent la construction d’un ensemble d’infrastructures. Entre autres, le camp de base de vie, le domaine portuaire et le site de recasement, Dekokaha 2.
Dekokaha 2, une solution pour les populations villageoises déguerpis
Le village de Dekokaha 2, nouveau site de recasement des populations villageoises, est situé à 04 km de Ferkessédougou et environ 100 mètres de Dekokaha , village hôte du port sec et, à environ 300 mètres de la base vie et du domaine portuaire . Il est bâti sur une superficie d’environ 20 hectares et comporte 200 villas dont 188 logements de trois pièces et 12 logements de 4 pièces. Le village comprend une école primaire entièrement équipée, une infirmerie et une maternité équipée, une cantine scolaire et un foyer polyvalent.
Avant d’entamer la construction du domaine portuaire et de la base de vie, il était impératif de résoudre la question des populations qui revendiquaient la propriété des terres sur lesquelles le port sec est en cours de construction. Ces habitants avaient établi leurs villages, campements, cimetières et plantations sur ces terrains. Ainsi, le projet a inclus des dispositions pour les indemniser et pour déplacer les cimetières et les sites sacrés vers d’autres emplacements.
Apres l’identification des personnes et l’inventaire des biens, plusieurs rencontres avec les populations ont permis de définir sur une base consensuelle le montant des indemnités et ce, conformément à la législation ivoirienne. Ainsi 203 personnes sont concernées par les indemnités d’éviction des terres agricoles et des fermes et 31 personnes concernées par les purges de droits coutumiers pour une superficie totale de 756 hectares.
L’entreprise Pompes funèbres de Côte d’Ivoire (POFCI) a été commise, conformément à la volonté des populations villageoises, au déplacement des cimetières des localités de Nawovogo et de Dekokaha sur un nouveau site d’une superficie de dix hectares. 300 corps ont ainsi été exhumés et enterrés à nouveau dans le nouveau cimetière .
Selon le ministre des transports Amadou Koné, ce sont 800 millions de francs CFA qui ont été déjà payés aux populations pour les indemnités d’éviction des terres agricoles.
En plus des différentes indemnisations, le projet du port sec a prévu de recaser ces populations sur un nouveau site qui est en réalité une nouvelle cité ultra moderne.
Un village qui répond aux commodités de vie des populations
Dekokaha 2 bénéficie d’un système d’adduction en eau potable, avec un château d’eau d’une capacité de 20 mètres cubes, qui sera ultérieurement relié au réseau du domaine portuaire une fois les travaux terminés.
Ce nouveau village est également connecté au réseau électrique national, avec des abonnements réalisés pour tous les bénéficiaires des logements, assurant ainsi l’accès à l’électricité et à l’eau potable.
Pour prendre en compte les préoccupations environnementales et la qualité de vie, des aires de jeux et des espaces verts sont prévus.
Lors de la cérémonie d’inauguration de cette nouvelle cité, le samedi 16 décembre 2023, en présence du ministre d’État, ministre de la Défense et président du conseil régional du Tchologo, Téné Birahima Ouattara, ainsi que du ministre des Transports, Amadou Koné, le coût du volet social du Projet du Port Sec a été estimé. Celui-ci s’élève à 12,483 milliards de francs CFA, dont 7 milliards sont alloués à la construction de Dekokaha 2.
Ce village est érigé pour les habitants de Dekokaha, Nawovogo, Momirasso, Alassanevogo et Soromandjoukaha, qui ont cédé leurs terres agricoles, leurs cimetières, leurs lieux de culte sacrés, leurs campements ou simplement leurs villages sur les 756 hectares destinés à la construction du port sec de Ferkessédougou.
Selon le coordonnateur de la construction du port sec, Abdoulaye Aliagui, une parcelle située à environ un kilomètre du village a été désignée et aménagée pour servir de décharge, contribuant ainsi à une meilleure gestion des déchets ménagers.
Il explique que Dekokaha 2, dans sa conception, a été pensé pour être moderne tout en préservant le mode de vie traditionnel des nouveaux occupants. Un protocole d’accord a été établi avec les bénéficiaires des logements pour assurer le suivi, l’entretien et la préservation des intérêts de toutes les parties.
Pour concrétiser cet engagement, le directeur général de l’entreprise chinoise COMPLANT, Lei Xue, a offert une dizaine de motos tricycles pour la collecte des déchets ménagers. Il s’est également félicité de la collaboration fructueuse de son entreprise avec toutes les parties prenantes du projet du port sec.
Cependant, ce qui a marqué les espoirs et les attentes à Ferkessédougou ces deux dernières années est la mise en œuvre du volet social du port sec, symbolisée par la construction de Dekokaha 2.
Cette réalisation suscite une grande satisfaction, non seulement parmi les populations bénéficiaires, mais également au sein de l’ensemble du département de Ferkessédougou. En effet, Dekokaha 2 marque le début de l’impact socioéconomique du port sec de Ferkessédougou sur l’ensemble du grand nord ivoirien.
Le président du conseil régional du Tchologo, Téné Birahima Ouattara, a exprimé sa reconnaissance envers le président de la République pour les actions de développement menées en Côte d’Ivoire en général, et plus particulièrement dans sa région. Il a souligné la qualité de la coopération entre la Chine et la Côte d’Ivoire, qui se traduit par la réalisation de Dekokaha 2.
Le port sec de Ferkessédougou, un projet intégrateur
Le 21 mai 2021, le gouvernement ivoirien a initié les travaux de construction du port sec de Ferkessédougou. Ce projet est dirigé par le ministère des Transports, qui en assume la responsabilité principale, tandis que les opérations sont surveillées par le Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD), agissant en tant que Bureau de Contrôle. La société chinoise China National Complete Plant Import Export Corporation (COMPLANT) a été désignée pour exécuter les travaux. De plus, un Comité de pilotage, présidé par le Premier ministre, a été instauré pour coordonner l’implication des ministères et des structures concernés.
Le projet de construction du port sec est composé de trois éléments majeurs, notamment la construction d’un terminal d’importation et d’exportation, la mise en place d’un dépôt d’hydrocarbures d’une capacité de 61 000 mètres cubes, ainsi que la réalisation d’un complexe de marché à bétail et d’un abattoir régional. Ce projet est financé par l’entreprise COMPLANT dans le cadre d’un Partenariat Public Privé (PPP).
Selon le ministre des Transports, Amadou Koné, ce projet contribuera à renforcer l’économie en améliorant l’efficacité du système de transport et en facilitant l’exportation des produits vers les pays voisins. De plus, cette infrastructure générera de nouvelles opportunités économiques, notamment dans les domaines de la logistique et du commerce.
En plus des avantages pour la Côte d’Ivoire et ses régions septentrionales, le port sec de Ferkessédougou profitera également aux pays voisins et à l’hinterland, tels que le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Il s’agit donc d’un projet d’intégration régionale dont l’impact économique est attendu à l’échelle locale et régionale.
Les travaux ont déjà débuté, avec la mise en place d’une base de vie sur une superficie de 4,8 hectares. Cette base accueille les bureaux de l’Unité de gestion, du BNETD et de l’entreprise COMPLANT, ainsi que diverses installations telles que des salles de réunion, des cantines équipées, des aires de loisirs et des logements. Elle sert également de lieu de réunion pour les sessions mensuelles organisées par le Maître d’Ouvrage du projet.
Source : AIP
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