L’expert en communication, Israêl Guébo a instruit les élèves de l’Institut des sciences et techniques de la communication (ISTC-Polytechnique) sur les techniques de détection des Fakenews, lors d’une conférence organisée mercredi 26 mars 2025 au sein de l’institut à Abidjan-Cocody dans le cadre de la Semaine nationale de la presse initiée par l’Autorité nationale de la presse (ANP).
Selon Israël Guébo, pour apprendre à repérer les fake news, cultiver son esprit critique et ne pas croire systématiquement tout ce qui est dit, cinq conseils peuvent aider. Il s’agit notamment d’observer les détails, vérifier qu’il s’agit d’une source fiable, privilégier les sources d’informations reconnues, varier les sources d’information et décrypter les images.
Concernant l’observation des détails, il faudra être prudent quant au titre, à la date et la structure du site “Dans les fakenews, le titre est souvent accrocheur, peut être écrit en majuscules, avec des points d’exclamation. Si l’article ne mentionne pas de dates ou de lieux précis, il y a de quoi douter”, a-t-il prévenu.
Pour lui, le lecteur doit vérifier qu’il s’agit d’une source fiable en se posant plusieurs questions en rapport avec l’auteur de l’envoi et de la diffusion de l’information et le site de l’information “Il faut s’assurer de la crédibilité de la source par sa réputation”, a-t-il fait savoir, prévenant que les médias ne sont pas toujours des sources fiables. Il a expliqué que certains médias publient des articles parodiques comme “Le Gorafi” ou “Dnews”.
M. Guébo a recommandé de privilégier les sources d’informations reconnues comme les ministères, revues scientifiques, ONG, qui se repèrent avec des Urls telles gouv.ci, org. “Le Blogs et sites personnels seront à regarder avec plus de vigilance. Dans le cas où une personne est citée, regarder ses canaux officiels de communication”, a-t-il conseillé.
Un autre conseil, la variation des sources d’informations. Pour l’expert, en consultant d’autres articles sur le même sujet, on peut comparer et croiser les données. ” Si une même information est évoquée à plusieurs endroits, en citant les mêmes sources, il est plus probable qu’elle soit vraie”, a-t-il précisé.
Il a indiqué qu’il est important de décrypter les images. Il s’agit de “trouver la source d’une image pour la contextualiser, être attentif à sa construction ou encore utiliser des moteurs de recherche d’images inversées comme Google images, pour vérifier qu’une image n’est pas détournée”, a-t-il relevé.
M. Guébo a partagé les indicateurs à vérifier à travers de nombreuses questions à savoir, le contenu est-il original ou a-t-il été copié de précédents articles ou reportages et détournés de manière frauduleuses? Le contenu a-t-il été manipulé par des moyens numériques, de quelques manières que ce soit, peut-on confirmer le lieu et la date de la photo, de l’enregistrement vidéo, à l’aide des métadonnées disponibles ou des indices visuels présents dans le contenu?
D’autres aspects liés au thème ont été abordés par le conférencier, notamment les formes actuelles de désinformations via l’intelligence artificielle, l’intelligence artificielle menace ou opportunité, comment vérifier une information et un rappel de quelques définitions.
Cette conférence dont le thème portait sur “Infos, réseaux sociaux et intelligence artificielle: comment déceler la désinformation et la manipulation” s’inscrit dans une initiative plus large menée par l’ANP du 24 au 28 mars 2025, couvrant neuf établissements supérieurs. L’objectif est de sensibiliser les étudiants aux défis liés à la désinformation et à l’usage de l’intelligence artificielle dans le domaine médiatique.
Israël Guébo comptabilise 20 ans d’expertise dans le management des médias, de la communication et du numérique. Consultant, promoteur, coordonnateur et formateur depuis plusieurs années, il est impliqué dans divers projets visant à lutter contre la désinformation et à promouvoir une meilleure gestion des informations dans l’environnement du numérique à travers les initiatives locales et internationales.
Source : AIP
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