En Côte d’Ivoire, le français est la langue d’enseignée à l’école, en dépit de la multitude de langues locales présentes sur le territoire. Relativement à cette situation, la ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, Pr Mariatou Koné, a exprimé son engagement à œuvrer pour le bilinguisme scolaire à travers l’introduction effective des langues maternelles dans les curricula de formation. Nous sommes conscients que la langue maternelle, en tant que langue de la mère, peut être un maillon essentiel dans le système éducatif Ivoirien.
Le Rev. Dr DION Yayé Robert, ancien détective privé ivoirien devenu serviteur de Dieu, attirait l’attention de l’opinion publique en ces termes ; « Celui qui ne connait pas son histoire, fait des histoires ». C’était une manière pour lui d’encourager les uns et les autres à mettre un point d’honneur sur nos us et coutumes.
Lors du symposium initié du 25 au 27 avril 2022, la ministre Mariatou Koné a indiqué qu’à l’âge scolaire la langue maternelle a déjà structuré la personnalité de base de l’enfant. C’est pourquoi, il serait absolument inopérant de construire une stratégie pédagogique qui ne s’appuie pas d’abord sur les acquis de l’environnement socio-culturel de l’enfant à travers l’utilisation du médium qu’est sa langue maternelle.
Il faut savoir qu’il existe un lien entre l’usage de la langue maternelle et le développement des compétences scolaires chez l’apprenant. L’analyse montre que l’enseignement de la langue maternelle renforce le lien entre sa culture et l’école et il développe outre mesure, des compétences dans bien de matières telles que les mathématiques et le français.
Or Turcotte trouvait que la seule langue capable de garantir l’unité nationale en 1960 en côte d’ivoire était le français, la langue du colonisateur. La décision donc des gouvernants de cette époque qui est de valoriser nos langues maternelles vient à point nommé.
Pour la ministre, l’introduction des langues maternelles dans l’éducation de base est donc une belle initiative qui participe à la fois à la promotion de la culture et aussi à l’amélioration de l’apprentissage des enfants, surtout en zones rurales. L’enseignement de la langue locale permettra aux enfants de bénéficier de la diversité linguistique et culturelle.
Le Directeur du bureau international de l’éducation de l’UNESCO Ydo Yao, estimait avoir le sentiment que le système éducatif a formé des jeunes acculturés. Il espère que l’introduction des langues maternelles dans les curricula fera la promotion de la culture ivoirienne à l’école pour former des ivoiriens ancrés dans leur culture, avant de s’ouvrir au monde.
« Il a été démontré que quand un enfant commence l’école avec sa langue maternelle, il a de meilleurs résultats » a-t-il rajouté. Le ministère a expérimenté l’enseignement bilingue dans 37 écoles à savoir 22 pour le Projet école intégrée (PEI) et 15 pour l’initiative Ecole et langue nationale (ELAN) Côte d’Ivoire avec 10 langues représentatives des quatre grands groupes linguistiques.
Il s’agit du Bété, de l’Akyé, de l’Abidji, du Baoulé, du Sénoufo, du Toura, du Koulango, du Yacouba, du Dioula ou le Malinké. Définir une politique linguistique éducative fondée sur le multilinguisme et la promotion de la diversité culturelle et des valeurs sociétales a été ce pas bel fait pour redynamiser la culture ivoirienne lors des États Généraux de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation (EGENA) lancé le 19 juillet 2021 à Abidjan.
Le défi est de faire des langues maternelles, des langues d’enseignement et d’apprentissage pour à la fois améliorer les premiers apprentissages et préserver les cultures et valeurs nationales.
Source : JD Mag et TV
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