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Santé : Bénin / Imminence de la vaccination contre le paludisme : Quid des garanties pour l’adhésion des populations

Après la réception des premières doses du vaccin contre le paludisme, il y a quelques semaines, le Bénin pourrait bientôt lancer la première campagne de vaccination. Une campagne qui intervient dans un contexte où les inquiétudes autour d’une récente campagne de vaccination contre la poliomyélite semblent encore loin d’être dissipées. La nécessité d’œuvrer à obtenir l’adhésion des populations se révèle comme un préalable à la réussite de ladite campagne de vaccination….

La première campagne de vaccination contre le paludisme au Bénin s’annonce. Selon des médias locaux, l’opération serait prévue pour le 25 avril 2024 à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. L’annonce a été faite dimanche 07 avril 2024 par le ministre de la santé, Benjamin Hounkpatin à l’issue d’un rendez-vous technique d’experts, selon des médias locaux. L’objectif est de réduire considérablement la morbidité et la mortalité causées par le paludisme au Bénin. Faut-il le rappeler, le Bénin a réceptionné dans la soirée du lundi, 15 janvier 2024, les premières doses de vaccin contre le paludisme. 215 900 doses de vaccin antipaludique RTS,S recommandées par l’Oms et achetées par l’Unicef avec le soutien de Gavi, sont arrivées au Bénin. Des livraisons de vaccin antipaludique destiné aux enfants de moins de deux ans dans les pays africains annoncent l’imminence de la vaccination à grande échelle contre le paludisme. Une étape historique dans la lutte contre le paludisme, une maladie qui décime les populations depuis des décennies notamment les enfants. Première cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans au Bénin, le vaccin contre le paludisme est perçu comme une avancée décisive. Notons que la réception du vaccin antipaludique s’inscrit dans le cadre du Programme élargi de vaccination ; le but étant de permettre non seulement de contrôler la maladie mais surtout de sauver des milliers de vies chaque année. Le Bénin devient ainsi le quatrième pays africain à recevoir le vaccin antipaludique après le Cameroun, la Sierra Leone et le Burkina Faso. Toutefois, il importe de peaufiner davantage la stratégie mise en place dans l’optique d’obtenir l’adhésion des populations. Ceci, en raison du contexte dans lequel intervient ladite campagne de vaccination…

Dissiper les doutes qui subsistent…
Si les populations africaines hésitent toujours à adhérer aux campagnes de vaccination, la réalité semble similaire au Bénin même si ces dernières années, des efforts ont été consentis pour inverser la tendance. Seulement une récente campagne de vaccination contre la poliomyélite semble plomber les progrès réalisés. En effet, une campagne de vaccination lancée en octobre 2022 a été suspendue seulement au deuxième jour. Ceci, suite à une polémique liée à la qualité des vaccins et des rumeurs faisant état des décès d’enfants en lien avec la vaccination contre la polio. Malgré les assurances du gouvernement, des inquiétudes semblent persister dans l’opinion…Si pour le gouvernement, il s’agit des alertes mensongères au sujet de la qualité douteuse des vaccins contre la poliomyélite, il a été reconnu la présence de manifestations indésirables post immunisation. Il a été également annoncé la saisine en urgence des comités des experts au niveau national et international pour l’analyse des cas de manifestations adverses post immunisation enregistrés et la recherche d’un lien éventuel avec le vaccin utilisé ainsi que la sollicitation d’une contre-expertise internationale pour le contrôle de qualité des lots du vaccin utilisé. A ce jour, rien n’a toujours filtré quant aux résultats des analyses. Le corollaire, c’est que les inquiétudes semblent loin d’être dissipées. Il est donc évident que les doutes persistent et impactent la campagne de vaccination contre le paludisme. Dans l’optique d’une réussite de ladite campagne, il urge d’offrir au préalable, des garanties susceptibles de favoriser l’adhésion des populations.

Une avancée dans la lutte contre le paludisme
Le vaccin antipaludique est perçu comme une étape importante vers une vaccination plus large contre l’une des maladies les plus mortelles pour les enfants de 0 à deux ans en Afrique. Le continent africain est celui le plus durement touché par le paludisme, enregistrant près de 95 % des cas dans le monde et 96 % des décès liés à cette maladie en 2021. Cette livraison permettra au Bénin de commencer l’administration du vaccin antipaludique aux enfants en 4 doses (6 mois, 7 mois, 9 mois et aux enfants de moins de 2 ans) dès le premier trimestre 2024 par l’intermédiaire du Programme Elargi de Vaccination soutenu par Gavi, l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination. La manifestation d’intérêt pour l’introduction de ce vaccin dans le programme de vaccination de routine soumise par le gouvernement du Bénin a été approuvée par Gavi, plaçant le Bénin parmi les neuf premiers pays agréés à bénéficier de cette initiative cruciale.

Chaque minute ou presque, un enfant de moins de 5 ans meurt du paludisme. Selon l’Oms, en 2021, le monde a enregistré 247 millions de cas de paludisme et 619 000 décès liés à la maladie. Parmi les personnes décédées, 77 % étaient des enfants de moins de 5 ans, dont la majorité vivait en Afrique. Cette dernière qui est le continent le plus durement touché par le paludisme, a enregistré près de 95 % des cas dans le monde et 96 % des décès liés à la maladie en 2021. Au Bénin, plus de 4,7 millions de cas de paludisme et 10 000 décès avaient été signalés en 2020 parmi les 12,1 millions d’habitants, principalement chez les enfants de moins de cinq ans selon les données de l’Oms. Ces avancées signifient qu’une mise en œuvre à grande échelle de la vaccination antipaludique dans les régions endémiques pourrait enfin permettre de contrôler la maladie et de sauver des dizaines de milliers de vies chaque année. Selon l’Oms, les vaccins antipaludiques ne sont pas suffisants à eux-seuls pour éradiquer la maladie. Il est impératif de les combiner aux mesures de lutte contre le paludisme recommandées par l’Oms qui contribuent à réduire les décès liés à la maladie depuis 2000. Ces mesures incluent l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide, la pulvérisation intra domiciliaire d’insecticide à effet rémanent, le traitement préventif intermittent des femmes enceintes, le recours aux antipaludiques, la prise en charge et le traitement efficaces des cas.

Source : acotonou

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