La dermatite atopique est une maladie inflammatoire chronique de la peau, non contagieuse, responsable de démangeaisons et évoluant par poussées. C’est une maladie qui débute à la petite enfance et peut persister jusqu’à l’âge adulte dans 50% des cas. Elle débute à l’âge adulte dans 20% des cas. Elle concerne 10 à 20% des enfants et 1 à 8 % des adultes. C’est la plus fréquente et la plus précoce des manifestations liées à l’atopie. Plus de précisions avec le Dr Patrice Tapsoba, dermatologue au CHU-Yalgado-Ouédraogo
La dermatite atopique, aussi appelée eczéma atopique, est une maladie chronique inflammatoire de la peau. Selon le Dr Patrice Tapsoba, dermatologue au CHU-YO, plusieurs facteurs contribuent au développement de la maladie. Il s’agit de facteurs génétiques, de déficience de la barrière cutanée, d’anomalie de la réponse immunitaire et des facteurs environnementaux. Les perturbations de la barrière cutanée favorisent la pénétration de substances irritantes, de bactéries ou d’allergènes dans le derme. Il affirme que la dermatite atopique survient chez des patients qui présentent une atopie. L’atopie désigne une prédisposition héréditaire du système immunitaire à réagir vis-à-vis des allergènes de l’environnement extérieur ou domestique, de l’alimentation. Parlant de facteurs génétiques, le Dr Patrice Tapsoba, dermatologue au CHU Yalgado- Ouédraogo explique qu’on peut retrouver chez les parents de premier degré (père, mère, frères, sœurs), une atopie qui peut se manifester par soit, une dermatite atopique, un asthme, une rhinite allergique, une sinusite ou une conjonctivite allergique. Ce sont des maladies qui ont des symptômes différents mais une origine commune. Les facteurs environnementaux sont variés. Il explique qu’il peut s’agir de la pollution, de l’environnement avec par exemple les fumées, les gaz d’échappement, la pollution industrielle, etc.On note aussi d’autres types de facteurs environnementaux comme les bains ou lavages excessifs, certains types de tissus, les synthétiques en particulier, la colonisation cutanée par le staphylocoque aureus, les pollens (arbres, fleurs, plantes, graminées). On peut aussi, précise-t-il, incriminer les acariens qui sont des microbes que l’on retrouve dans la “poussière de maison”, dans les oreillers, les moquettes, les matelas, les canapés, etc. Certains aliments peuvent aussi déclencher les poussées chez les enfants.
Comment reconnaitre la dermatite atopique ?
Il affirme donc que les symptômes de la dermatite atopique ne sont pas permanents, la maladie évolue par phases de poussées symptomatiques et par phases de rémission. Les symptômes peuvent être légers, modérés ou sévères suivant les individus. Pour diagnostiquer la pathologie, il souligne qu’il est nécessaire de conduire un interrogatoire approfondi du patient et un examen du patient. « On recherchera chez les parents une notion d’atopie. Il faut rechercher les différents facteurs déclenchant les poussées. On réalisera parfois des tests allergologiques. Les démangeaisons sont toujours observées et sont aggravées par la sécheresse de la peau, la sueur, l’irritation, les vêtements en laine, le stress, etc. », indique le dermatologue. Le nourrisson en particulier devient grognon, il pleure et parfois, il refuse de téter parce qu’il est mal en point. Il se frotte le visage sur le linge (ses draps). Il confie que la topographie des lésions est spécifique selon l’âge. Patrice Tapsoba fait savoir que chez les nourrissons, les lésions apparaissent de façon caractéristique sur le visage, le cuir chevelu, le cou, les paupières et les faces d’extension des membres. Chez les enfants plus âgés et l’adulte, les lésions apparaissent sur les faces de flexion comme le cou, les plis du coude et les creux poplités. Sur ces parties du corps, on peut observer des plaques d’eczéma, la peau est rugueuse, squameuse, sèche. On observe aussi d’autres signes, à savoir la sécheresse cutanée, un double pli palpébral. Parfois, on peut observer des complications, notamment une surinfection bactérienne, virale, une généralisation des lésions d’eczéma sur tout le corps, un retentissement psychoaffectif.
Prévenir cette pathologie
Certaines allergies alimentaires peuvent être mortelles. Chez les enfants, il s’agit de l’allergie aux protéines de lait de vache. Cela peut nécessiter la prescription de lait de substitution qui coute assez cher. Il faut noter que cela est assez rare. Dr Tapsoba explique qu’il est difficile de prévenir la dermatite atopique du fait qu’elle est liée à des facteurs génétiques. « Par contre, on peut limiter ses poussées et pour ce faire, il y a beaucoup de mesures. D’abord, il faut pouvoir identifier chez le patient ce qui est à l’origine des poussées, ce qui est assez complexe», confie-t-il. Patrice Tapsoba laisse entendre que si les facteurs déclenchants sont connus, il faut procéder dans la mesure du possible à leur éviction. Pour ce qui est des aliments chez les enfants, l’interdiction de consommer certains aliments doit être faite sur une courte durée et de façon contrôlée. Il existe des protocoles de réintroduction de ces aliments. Mais cela doit se faire exclusivement sous contrôle médicale par un personnel compétent. Afin de minimiser les poussées, plusieurs conseils devront être donnés au patient. Il recommande qu’il faille privilégier les savons très doux pour la toilette. Il faut bien se protéger pendant la fraicheur, privilégier les vêtements en coton. Il faut nettoyer régulièrement la chambre, les ventilateurs, les climatiseurs, les fenêtres. Il faut aussi aérer la maison, souvent étaler le matelas au soleil et éviter les chambres encombrées. Il recommande que chez ces patients, l’usage de pommade hydratante après toilette. Eviter les peluches, les moquettes à la maison. Car ce sont des nids pour les acariens. M. Tapsoba note que la maladie ne peut pas être guérie, mais contrôlée. Certains enfants ne font plus de poussées de dermatite atopique lorsqu’ils atteignent l’âge de dix ans ou plus, poursuit-il. D’autres risquent de développer d’autres maladies atopiques.
Source : aouaga
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