Une vingtaine de journalistes ont été instruits, mardi 20 juin 2023 au siège de la Plateforme des organisations de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme, sis à Cocody aux 2-Plateaux Aghien, sur les missions de l’Observatoire communautaire de la santé (OCS-CI) afin de les emmener à avoir un regard particulier sur les cas d’atteintes et de violations de droits de l’homme dans la communauté.
En effet, l’OCS-CI, qui vise à contribuer à la réduction de l’impact du VIH, de la tuberculose, du paludisme et des maladies à potentiel épidémique en Côte d’Ivoire à travers une surveillance régulière et systématique de l’offre de service et de l’environnement social, a fait ressortir, sur la période de juillet 2022 à mai 2023, 997 cas de violations de droits de l’homme dont 248 cas de viols, 65 cas d’agressions physiques et 123 cas de violences émotionnelles. Les pics de ces cas se situent dans la région du Gbêkê (Bouaké) avec 106 cas, le département d’Issia (75 cas) et Touba avec 38 cas.
Les données montrent que les survivant(e)s sont principalement les personnes vivant avec le VIH et la tuberculose, et les populations clés (professionnels du sexe, personnes ayant des rapports sexuels avec les hommes, les populations carcérales, les usagers de drogue…).
Ces victimes ont bénéficié de prise en charge médicale et psychologique, d’hébergement d’urgence, d’assistance juridique et judiciaire, de médiation sociale, de kits alimentaires, etc. Les tranches d’âge les plus touchées sont les 35-49 ans, suivies des 50 ans et plus.
« Nous voulons contribuer au bien-être des populations, mais il faut qu’elles soient éduquées à dénoncer lorsqu’il y a des cas de violations des droits de l’homme, afin que les bourreaux soient punis. Ce qui n’est pas souvent le cas, puisque nous constatons beaucoup d’arrangement à l’amiable, même dans les cas de viols d’enfant. C’est dommage! C’est en cela que réside la force des médias.
Nous savons qu’à travers vos productions, vous avez un fort impact sur la société. Nous voulons faire de vous des agents sensibilisateurs pour toucher le maximum de personnes au sein de la société ivoirienne », a expliqué la responsable du service des droits de l’homme l’ONG Alliance Côte d’Ivoire, Michelle Bolou-Goba, principal partenaire technique et financier de mise en œuvre de cette thématique.
Aussi, elle recommande de mettre un point d’honneur sur la stigmatisation et la discrimination ainsi que la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) vers les populations clés et vulnérables en véhiculant les informations justes et équitables et en promouvant la loi VIH et les services disponibles.
« Pour anticiper les actions négatives, les journalistes sont invités par leurs productions, à mobiliser les communautés, les acteurs majeurs du système de santé, la société civile, à lutter contre la stigmatisation, lever les barrières à l’accès aux services de dépistage et favoriser la rétention des PVVIH des TB+ et des patients de COVID 19 dans les soins, à tirer la sonnette d’alarme sur les ruptures de médicaments et les pannes d’appareils dans nos établissements sanitaires, etc., a souhaité la responsable du service droits de l’homme d’Enda Santé, Mariam Sawadogo.
Pour le chef du service communication de Enda Santé, Joelle Boni-Eba, il y aura des missions de supervisions avec certains journalistes pour leur imprégnation sur ces thématiques.
Source : AIP
laissez un commentaire