– Les systèmes de santé devraient se préparer de manière proactive pour faire face aux catastrophes naturelles, ont préconisé des experts intervenant à la deuxième édition de Conférence africaine sur la réduction des risques en santé, ouverte à Marrakech au Maroc, le mercredi 28 septembre 2023.
« Dans un monde de plus en plus interconnecté, où les menaces pour la santé deviennent des problèmes transnationaux, l’humanité se retrouve souvent dans une situation où des efforts cohésifs, une planification stratégique et des positions unifiées sont essentiels », a déclaré le directeur général du Conseil des bailleurs de fonds de la santé de l’Afrique australe (BHF), Dr. Katlego Mothudi.
« Malheureusement, lors d’une catastrophe, c’est au moment des catastrophes que nous devons compter sur le passé, un passé qui aurait dû nous offrir la possibilité de planifier et de nous préparer adéquatement pour le futur dans lequel nous nous retrouverions. Il devient alors une question de considérer l’imprévu comme une certitude avant qu’il ne se réalise », a ajouté le spécialiste de santé.
Eviter l’improvisation
Pour les spécialistes qui intervenaient lors du panel inaugural de cette Conférence, les catastrophes sont des défis uniques qui mettent à l’épreuve la résilience des rôles institutionnels dans le domaine de la santé, car pouvant survenir « à tout moment, n’importe où, et frappent souvent sans avertissement ».
Pour Pr Ali Kettani du CHU de Rabat, ce qu’il faut « absolument éviter » en situation de crise, c’est l’improvisation.
Partageant l’expérience du séisme qui a frappé la région de Marrakech le 8 septembre 2023, il a fait savoir que les dispositions de préparation aux catastrophes étant déjà en place Maroc, cela a permis aux équipes en charge de la gestion de cette situation de ne pas aller dans tous les sens et de n’accepter que l’aide nécessaire à bonne conduite des opération de sauvetage et de prise en charge des victimes.
Vulgariser la connaissance scientifique
Un autre condition d’une bonne préparation aux situations d’urgence sanitaire réside dans la vulgarisation de la connaissance scientifique sur ces questions auprès des populations, suggère pour sa part la scientifique marocaine Hasna Chennaoui Aoudjehane.
Selon elle, les populations seraient mieux préparer à suivre les instructions liées à la gestion des catastrophes, si elles disposent en amont des bonnes informations concernant ces événements.
Les experts soulignent par ailleurs la nécessite d’un engagement en faveur de la couverture sanitaire universelle, la mobilisation de ressources et d’infrastructures pour les communautés marginalisées et exposées, et la création d’un système de santé plus fort et plus équitable pour garantir la santé de chaque citoyen, tout en réitérant que la réponse aux catastrophes, y compris la surveillance des maladies, la récupération précoce et la restauration des services de santé, doit être réalisée de manière équitable, sans laisser personne de côté.
Collaboration internationale
« Les maladies, les catastrophes et les inégalités ne respectent pas les frontières géographiques, et notre approche pour les surmonter ne peut pas non plus les respecter. La collaboration internationale favorise l’apprentissage partagé, la mobilisation des ressources et l’harmonisation des politiques », recommande également Dr. Mothudi.
Ce dernier propose pour ce faire, la création d’un réseau d’institutions et de professionnels de la santé mondiaux impliqués dans la réponse aux catastrophes contribue à construire une plateforme qui agit rapidement et stratégiquement en cas d’urgence.
La deuxième édition de la Conférence africaine sur la réduction des risques, qui prend fin le vendredi 29 septembre 2023 au Palais de congrès de Marrakech, se tient sous le Haut patronage du roi du Maroc Mohammed VI.
Cet événement d’envergure internationale est organisé conjointement par les ministères marocains de la Santé et de la Protection sociale, de l’Agriculture, de la Pêche, du Développement rural, de l’Eau et des Forêts, en collaboration avec l’initiative African Global Health (AGH).
Source : AIP
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