L’organisation non gouvernementale ivoirienne CASE (Centre africain pour la santé environnementale) et l’ONG internationale Lead exposure elimination project (LEEP, Projet d’élimination de l’exposition au plomb) adressent un plaidoyer auprès des autorités nationales, afin d’adopter les projets de décret déjà élaborés ainsi que les mesures idoines en vue de réduire voire éliminer le plomb dans les peintures à usage domestique en Côte d’Ivoire.
Lors d’un atelier de restitution des travaux d’évaluation de la teneur en plomb des peintures fabriquées et vendues en Côte d’Ivoire organisé le mardi 07 novembre 2023 à l’Hôtel Palm club, à Abidjan Cocody, les intervenants dont le président de CASE, Kpokro Bally Dominique et la responsable de programme à LEEP, Nafisatou Cissé, ont présenté les dangers de l’exposition au plomb sur la santé humaine et environnementale.
« La question de la teneur en plomb dans les peintures est cruciale pour la santé publique, en particulier pour nos enfants. Les risques associés à l’exposition au plomb sont bien connus », a justifié le président de CASE.
« L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a identifié le plomb comme l’un des dix produits chimiques posant un problème majeur de santé publique et nécessitant une action des États membres pour protéger la santé des travailleurs, des enfants et des femmes en âge de procréer », a renchéri la représentante de LEEP.
Ainsi, Dr Koffi Claude François, sous-directeur de la Santé-Environnement (direction de l’Hygiène publique et Santé Environnement), a présenté une communication sur « Toxicité des métaux lourds: Cas spécifique du plomb contenu dans la peinture » de même que « L’état des lieux de la règlementation sur le plomb dans les peintures en Côte d’Ivoire ».
Quant à Gnamessou Thomas du ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, il relevé les « Questions émergentes issues de l’agenda de la gestion internationale des produits chimiques », en mettant l’accent sur le mécanisme SAICM qui régule tout le cycle de vie des produits chimiques.
De ces exposés, il ressort que 95% des 56 peintures fabriquées et vendues en Côte d’Ivoire contiennent plus de 500 ppm (avec un taux plus élevé pour les couleurs jaunes et rouges) alors que les normes édictées par la CEDEAO et CODINORM les fixent à 90 ppm au maximum. Egalement, le pays souffre de réglementation en la matière ainsi que de disponibilité de données sur le nombre de contamination ou d’intoxication réelles due à ce produit.
Toutes choses qui accroissent le saturnisme (empoisonnement au plomb) dans le pays. « Il est temps que les entreprises de fabrication et de commercialisation se mettent à jour en adoptant cette norme de 90 ppm de teneur en plomb dans les peintures car il y va de la santé de tous », a résumé Dr Gnagne Eugénie, en ouvrant officiellement les travaux au nom du ministère de la Santé.
« A l’échelle mondiale, on estime que l’exposition au plomb représente 21,7 millions d’années perdues du fait des handicaps et des décès à raison d’effets à longs terme sur la santé, et est responsable de 30% de la charge mondiale du handicap intellectuel idiopathique, de 4,6% de la charge mondiale des maladies cardiovasculaires et de 3% de la charge mondiale des maladies rénales chroniques (OMS, 2021) », a alerté Dr Gnagne.
Source : AIP
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