Le Programme national de lutte contre les maladies métaboliques et de prévention des maladies non transmissibles (PNLMM/PMNT), en collaboration avec l’ONG Internationale hémophilie et autres maladies de la coagulation du sang (IHMS) ont célébré à Abidjan Plateau, la Journée mondiale de lutte contre l’hémophilie célébrée chaque 17 avril, par une conférence sur le thème « Accès équitable pour tous : pour tous les troubles de la coagulation ».
Cette activité faite en présence du chef du service hématologie du CHU de Yopougon, Professeur Koffi Gustave, a pour objectif de faire connaître l’hémophilie et ses symptômes à la population ivoirienne et de faire connaitre les difficultés d’accès au traitement.
« L’hémophilie est une maladie hémorragique, héréditaire rare, très mortelle et invalidante qui se caractérise par des saignements prolongés voire sans arrêts dus à l’absence de facteur coagulation VIII ou facteur de coagulation IX. Cette maladie se distingue par deux types, à savoir, l’hémophilie A (le plus fréquent) et l’hémophilie B. Cela peut entrainer la mort dans les heures qui suivent, si rien n’est fait. Pour une prise en charge précoce de la maladie, notamment le dépistage, il faut une sensibilisation des populations et des actions efficaces à mettre en œuvre afin d’éviter les drames par ignorance du statut », a affirmé Pr Koffi.
En Côte d’Ivoire, la prévalence actuelle est de 210 cas, soit 9%. Les spécialistes sous-estiment ces chiffres parce que dans certaines régions du pays, le taux de prévalence va à 17 voire 20%.
Pour le président de l’IHMS, Moïse Koffi N’Dri, sur les estimations de plus de 2500 patients plausibles, seulement 200 sont identifiés dans les registres. Ce qui est très bas par rapport aux chiffres réels.
« Il nous faut donc accélérer la sensibilisation, l’identification, mais aussi d’augmenter la prise en charge clinique gratuite des patients. La Côte d’Ivoire a fait d’énormes avancées ces dernières années avec une nette amélioration de la prise en charge, car un tiers des patients est sous traitement prophylactique gratuit, tandis que le traitement sous cutané (injection), qui est un traitement innovant y est disponible. Cependant beaucoup reste à faire pour atteindre les objectifs mondiaux », soutient-il.
Jocelyne Dagri, mère d’un enfant hémophile de 10 ans, estime que des efforts ont été faits par l’Etat en collaboration avec l’ONG IHMS et d’autres partenaires internationaux concernant la prise en charge. « Avant notre financement, la prise en charge de mon enfant nous revenait à plus de 500.000 FCFA/mois. Maintenant, avec un forfait de 5 à 10.000 CFA, j’ai droit à trois boites, ce qui nous fait une injection par mois pour mon fils. J’invite donc les populations à faire le dépistage tôt, car par ignorance j’allais perdre mon fils qui saignait abondamment pour de moindres blessures. »
L’hémophilie est une maladie qui touche plus le sexe masculin. Pour avoir les chiffres réels dans le pays, les spécialistes conseillent le dépistage rapide des enfants. Le taux du diagnostic est encore plus faible chez les femmes, car leurs symptômes peuvent être largement attribués uniquement à leur statut de « conductrices », c’est-à-dire, de porteuses saines.
Source : AIP
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