Éducation nationale / Examens de fin d’année : Campagne de sensibilisation des acteurs des 4 dren d’Abidjan contre la fraude

Le constat est triste. Malheureusement, les quatre  directions  régionales  d’Abidjan totalisent 80 % des cas avérés de fraude et il se trouve que les acteurs (surveillants, correcteurs, jurys…), sont compromis avec une « grande part de responsabilité » dans les cas épinglés, selon une enquête interne de la commission nationale de discipline, a déploré la directrice de la DECO, Dosso Nimaga Mariam.

La direction des examens et concours (DECO) a organisé, les mardi 16 et mercredi 17 mai 2023, une séance de sensibilisation des acteurs des quatre directions régionales de l’Education et de l’Alphabétisation d’Abidjan (DRENA), sur le fléau des fraudes aux examens scolaires de fin d’année. Cette activité s’est déroulée selon le programme : mardi 16 mai à la DECO, la DRENA Abidjan 1 et au lycée Adama Sanago d’Abobo, la DRENA Abidjan 4. Le mercredi 17 a été consacré à la DRENA Abidjan 2 à la DECO et à la DRENA 3 au lycée William Ponty de Yopougon.

A LA DRENA 1

« Les efforts du Ministère pour réussir le challenge d’examens réussis sont entachés par la fraude qui vient saper notre quête de qualité », a regretté la directrice de la DECO, Dosso Nimaga Mariam face aux acteurs de la DRENA Abidjan 1, réunis à la DECO. À l’initiative de la Direction des Examens et Concours (DECO), des chefs d’établissements scolaires du privé et du public de la  DRENA 1  ont  suivi  une  formation, en vue de l’appropriation des stratégies de sensibilisation et de lutte contre la fraude aux examens scolaires de la session 2023.
À l’ouverture de la formation, le mardi 16 mai 2023 à Abidjan-Plateau, la directrice de la DECO a signifié que, bien que les chiffres des cas de fraudes soient en baisse, il est impérieux que les stratégies soient mises en place pour contrer et éradiquer ce mal persistant. Une sensibilisation de proximité qui inclue tous les acteurs qui interviennent en amont comme en aval dans l’organisation des examens scolaires, répond à la volonté du ministère de lutter contre cette gangrène qu’est la fraude afin de bâtir une école de qualité. «Nous devons agir en synergie si nous ne voulons pas que nos enfants subissent les lourdes conséquences liées à un acte blâmable, dont ils ignorent, pour la majorité, les implications réelles pour leur avenir», a répété Mme Dosso. Le formateur, Aliyou Fadiga, par ailleurs chef de Service Communication de la DECO, a présenté les statistiques des fraudes et les sanctions encourues.

LES STATISTIQUES

Selon les statistiques des sanctions, pour les sessions 2020, 2021 et 2022, ce sont respectivement 16 180, 10 494 et 4 152 candidats au baccalauréat qui ont été sanctionnés sur l’ensemble du territoire national. Au niveau du BEPC, pour les sessions 2020, 2021 et 2022, ce sont respectivement 248, 865 et 1 840 candidats qui ont été sanctionnés sur l’ensemble du territoire national. Quant aux acteurs, on est passé de 655 sanctionnés en 2020 à 309 en 2021 et 331 en 2022, dont 246 dans les établissements privés et 85 au Public.

LES SANCTIONS PRÉVUES

Pour ce qui est des sanctions applicables en cas de fraude, les candidats courent un ajournement d’un an à trois ans. Concernant les acteurs, ils risquent soit une sanction disciplinaire ou une suspension d’autorisation d’enseigner, plus trois ans d’interdiction de participation aux examens soit une interdiction permanente, plus des poursuites judiciaires.

L’ÉTAPE DE LA DRENA 3

Léopoldine N’Douba, secrétaire générale de la DECO, a présenté le mercredi 17 Mai dernier, l’ampleur du phénomène, ceux lors de la session de formation des chefs d’établissements et des directeurs des études de la DRENA 3. Devant des dizaines d’enseignants, réunis au lycée Aimé Césaire de Yopougon, Léopoldine N’Douba a échangé avec les chefs d’établissements et les directeurs des études. L’intérêt de cette campagne, « c’est d’inverser la tendance», car les cas de fraudes sont importants. Insinua-t-elle. Selon elle, il faut faire un travail sur les plus jeunes qui sont encore influençables vis-à-vis des propositions des fraudeurs. « La fraude persiste » et
« notre objectif, c’est d’atteindre zéro cas de fraude aux examens à grand tirage pour la session 2023 », a déclaré la secrétaire générale de la DECO, qui a fait observer qu’en 2022, il y a eu zéro cas de fraude au CEPE. Elle a invité les acteurs du système éducatif à s’approprier le message de Mme le ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation qui est d’atteindre zéro cas de fraude, des examens justes et équitables pour la session 2023.
Mme Léopoldine N’Douba a fait savoir que la caravane va se poursuivre jusqu’à la veille des examens. « Chacun va sensibiliser à son niveau ses élèves, ses candidats et ses acteurs », a-t-elle relevé.

LE CONSEIL DE LA DECO

Face   aux   sanctions  encourues  aussi  bien  par le candidat que par l’acteur (de la sanction disciplinaire aux poursuites judiciaires), la  DECO  demande   aux  candidats de bien préparer leurs examens sans se laisser appâter par les tentations à la fraude pendant les épreuves orales et écrites. Elle a invité les acteurs à la probité et au respect de la déontologie pendant les corrections, les délibérations, la proclamation des résultats, l’audit de l’examen et lors des travaux de la commission nationale de discipline. Eu égard à l’ingéniosité des réseaux de fraudeurs (groupes WhatsApp, notamment), le ministère a mis en place des dispositifs de détection de tentatives de fraude et de dissuasion.

LE MESSAGE DE LA MINISTRE MARIATOU KONE

« Chers collaborateurs, votre sens de la responsabilité et de l’abnégation nous aura permis de circonscrire et de contenir la fraude et la tricherie qui demeurent un défi majeur à relever. Notre objectif, c’est d’avoir zéro fraudeur aux examens. Nous sommes encore loin du compte, mais nous sommes sur le bon chemin », a indiqué Mariatou Koné, lors de la grande réunion de la rentrée scolaire. Ainsi, le ministère a mené des actions dans le cadre de la lutte contre la tricherie aux différents examens. Il s’agit, entre autres, de l’utilisation de la vidéosurveillance et de détecteurs de métaux dans les centres d’examen pour lutter contre la fraude et la tricherie, ainsi que du déploiement accru de forces de l’ordre dans les centres de compositions. La ministre veut évaluer les enfants eux-mêmes, avoir leurs valeurs intrinsèques. « Je veux compter sur le civisme des candidats, la probité des surveillants et des parents », avait indiqué Mariatou Koné. Elle a par ailleurs, félicité toutes les parties prenantes à l’organisation des examens à grand tirage qui ont pour objectif d’arriver à “zéro fraude” aux examens.

Source : JD Mag + TV