Le Réseau ivoirien de lutte contre les hépatites virales (RILHVi), par la voix de son président, Pr Yao Bathaix Fulgence, a invité samedi 20 avril 2024 à San Pedro, les populations au dépistage des hépatites virales B et C pour connaitre leur statut afin de bénéficier d’une bonne prise en charge et éviter les complications mortelles.
M. Yao a lancé cet appel lors d’une campagne de sensibilisation contre les hépatites virales B et C, couplée au dépistage gratuit des populations, organisé par le RILHVi et son partenaire la Fondation Eranove. Ils ont informé les populations sur les modes de transmissions de ces virus afin qu’elles puissent les éviter, mais aussi les encourager à se faire dépister.
« Nous vous encourageons donc à vous faire tous dépister (…) pour ceux qui ne connaissent pas leur statut car ce virus de l’hépatite B est 100 fois plus contagieux que le VIH », a-t-il conseillé.
Il a expliqué que les hépatites virales sont des maladies du foie dites sournoises car silencieuses, ce qui fait dire d’elles des « maladies de l’ombre ». On découvre la maladie soit lors d’un dépistage ou à la faveur d’une de ses complications redoutables telles que la cirrhose du foie et le cancer du foie. En somme, a-t-il dit, beaucoup de personnes peuvent l’avoir sans le savoir, et lorsqu’on le découvre, il est souvent tard trop tard car la maladie évolue sans bruit, sans signe.
Le président du RILHVi a fait savoir que le choix de San Pedro pour la première phase de cette stratégie de lutte se justifie par le fait que la ville présente le plus grand nombre de nouveaux cas de VIH par an avec seulement 19% des patients vivant avec le VIH qui connaissent leur statut. Or, les hépatites virales B et C sont des virus épidémiologiquement liés au VIH c’est-à-dire qu’ils ont les mêmes modes de contamination.
A l’occasion de cette campagne, le RILHVi a procédé au renforcement des capacités du personnel médical et paramédical dont 20 médecins, 15 infirmiers diplômés d’État et 25 sage-femmes, sur les hépatites virales B et C.
Selon les données de l’OMS et du Programme national de lutte contre les hépatites virales, la Côte d’Ivoire est dans une zone de haute prévalence du virus de l’hépatite B avec un taux qui se situe autour de 13% pour l’hépatite virale B et 4% pour l’hépatite virale C. Plus d’une personne sur 10 en Côte d’Ivoire est porteuse d’une hépatite virale B et le cancer du foie est le premier rang des cancers digestifs avec pour cause principale l’hépatite virale B.
Pour faire infléchir ce taux de prévalence qu’il juge « déjà très élevé », le président du RILHVi a appelé à une synergie d’actions et à des actions plus fortes.
Ce sont, entre autres, l’intensification de la sensibilisation de masse, l’introduction du dépistage systématique des hépatites virales B et C dans le bilan d’embauche et de suivi en entreprises, le traitement femme enceinte porteuses du virus de l’hépatite B et la vaccination des bébés dès la naissance de mères porteuses du virus de l’hépatite B, le dépistage dans les professions à risque notamment, les métiers de médecins, sage-femmes, coiffeurs, esthéticiens, etc.
Dans le monde, plus de 350 millions de personnes souffrent de l’hépatite virale B dans sa forme chronique avec 520.000 décès chaque année dont 470.000 (90%) décès par les complications de la cirrhose et du cancer du foie.
Source : AIP
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