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Santé : Niger / Société de gynécologie et d’obstétrique (SGON), la réduction de la mortalité maternelle et infantile au cœur du 6e Congrès qui se tient à Niamey

Le Palais des Congrès de Niamey accueille, du 02 au 03 mai 2024, les Assises du 6e Congrès de la Société de gynécologie et d’obstétrique du Niger (SGON). Pour cette édition, l’événement qui réunit des spécialistes, des décideurs, des partenaires et des chercheurs, se déroule sous le thème : « Défis et perspectives pour l’atteinte des ODD 2030, notamment dans son volet 3, dans le contexte des crises sécuritaires et sanitaires ». Un thème d’une actualité particulièrement pressante, d’autant qu’en dépit des efforts déployés par le gouvernement et ses partenaires, la santé maternelle et néonatale demeure préoccupante au Niger, où le ratio de mortalité maternelle reste élevé, avec 441 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2023, et où la mortalité néonatale demeure alarmante, avec 44 décès pour mille naissances, soit le plus élevé au monde. D’où l’urgence d’agir ensemble pour relever le défi de l’amélioration de la qualité des soins en gynécologie obstétrique, notamment par la mise à jour des connaissances et les échanges d’expériences sur l’évolution des pratiques dans ce domaine, ainsi que par le renforcement des capacités des participants pour améliorer la qualité des soins maternels, néonatals et infantiles. Ces thématiques sont à l’ordre du jour du 6e Congrès de la SGON, qui réunit près de 500 participants venus de tout le Niger mais aussi des pays voisins.

C’est le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires sociales, le médecin colonel-major Garba HAKIMI, qui a présidé la cérémonie solennelle d’ouverture des travaux du 6e Congrès de la SGON, en présence d’un parterre de personnalités au rang desquelles figurent les membres du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et du gouvernement de transition, les cadres des ministères de la Santé publique et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, les membres de la SGON, les Représentants des Organisations nationales et internationales œuvrant dans le domaine de la santé de manière générale et de la santé maternelle et néonatale en particulier, les responsables des Agences du Système des Nations Unies (SNU Niger) notamment l’OMS et l’UNICEF ainsi que ceux des partenaires techniques et financiers. L’événement a été également rehaussé par la présence des enseignants-chercheurs, des spécialistes des différents instituts de la place, des gynécologues obstétriciens, des résidents en gynéco-obstétrique et des étudiants en médecine ainsi que des cliniciens et autres professionnels de la santé venus des huit (08) régions du pays mais aussi des pays voisins notamment du Burkina Faso, du Mali et du Tchad.

Ensemble pour la réduction de la mortalité des mères et des enfants

Plusieurs allocutions ont marqué la cérémonie d’ouverture, dont celle introductive du Pr Garba Rahamatou MADELEINE, Présidente de la Société de Gynécologie et d’Obstétrique du Niger (SGON), qui a tenu à saluer l’engagement des plus Hautes autorités du pays ainsi que de leurs partenaires dans la contribution à la réduction de la mortalité maternelle, périnatale et infantile. Après avoir brossé un tableau sombre de l’état de la situation en la matière au Niger, elle a souligné que c’est ce qui a justifié le choix du thème du Congrès, à savoir, « défis et perspectives pour l’atteinte des ODD 2030, notamment relatifs à son volet 3, dans le contexte de crises sécuritaires et sanitaires ». La Présidente de la SGON a indiqué que la spécialité compte plus de 230 membres, gynécologues obstétriciens et résidents au service de la mère et de l’Enfant, avant de mettre en exergue les multiples défis auxquels fait face le pays, très vaste et avec des zones encore dépourvues de maternités équipées d’un bloc opératoire. Pr Garba Rahamatou MADELEINE n’a pas manqué de rappeler les défis et enjeux en la matière pour le pays avant de souligner que « c’est ensemble, les gynécologues-obstétriciens et toutes les autres spécialités, que nous conjuguerons nos efforts pour améliorer la prise en charge de la mère et du nouveau-né, car la lutte contre la mortalité maternelle et périnatale est multisectorielle et multidisciplinaire ». Elle a saisi l’occasion pour adresser ses remerciements à tous les partenaires qui ont contribué à la réussite de cet événement ainsi qu’à la présence massive des participants, ce qui témoigne de tout l’intérêt qu’ils accordent à la Santé des femmes et des enfants.

Des soins de qualité et accessibles pour éviter le décès des mères et des enfants

Dans son intervention, le Représentant de l’OMS au Niger, Dr Léopold OUEDRAOGO, a salué le choix du thème pour ce 6e Congrès de la SGON, un thème d’actualité alors que les pays sont tournés vers l’atteinte des ODD et que le Niger fait face à l’insécurité et à des urgences sanitaires récurrentes qui mettent à rude épreuve le système de santé. Il a relevé que malgré les progrès enregistrés ces dernières années, le taux de mortalité maternelle reste élevé, particulièrement en Afrique. En effet, a-t-il indiqué, environ 287 000 femmes sont décédées pendant ou après une grossesse ou un accouchement en 2020 dans le monde et 70% des décès maternels sont survenus en Afrique subsaharienne. Et d’ajouter que ces taux de décès élevés sont enregistrés suite aux complications liées à la grossesse, à l’accouchement, celles liées au post-partum mais également à une très faible utilisation des méthodes contraceptives. Selon Dr Ouedraogo, cette situation du nombre élevé de décès maternels reflète les inégalités d’accès à des services de santé de la reproduction de qualité et met en évidence le fossé entre riches et pauvres. Aussi, les crises humanitaires, les conflits et les situations d’après-conflit contribuent à l’instabilité et à la fragilité des systèmes de santé, empêchant la mortalité maternelle de baisser. À cela s’ajoute la faible qualité de l’offre des services car, a-t-il poursuivi, de nombreuses études ont clairement démontré que « seuls les systèmes de santé offrant des services de soins prénatals, obstétricaux et néonatals de haute qualité auront un impact sur la mortalité maternelle et néonatale ». Et d’ajouter que ces soins constituent une porte d’entrée pour améliorer la santé de la mère et de l’enfant dans les structures de soins.

Le représentant de l’OMS au Niger a mis en lumière la disponibilité actuelle des connaissances et des moyens nécessaires pour mettre fin aux décès évitables chez toutes les femmes, tous les enfants et tous les adolescents, et ainsi sauver des vies et améliorer sensiblement leur santé et leur bien-être. « Sauver les vies de ces groupes vulnérables contribuera, très certainement, à réaliser les transformations qui permettront de façonner un avenir plus prospère et plus viable pour nos populations », a-t-il ajouté tout en faisant remarquer par la même occasion qu’il s’agit là de l’ambition de la Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent (2016-2030) de l’OMS, qui stipule que toutes les femmes, tous les enfants, tous les adolescents ont le droit de jouir du meilleur état de santé qu’ils sont capables d’atteindre et la Stratégie mondiale est une feuille de route pour obtenir ce droit. « L’OMS travaille au niveau global, régional et national avec les sociétés savantes comme celle de la Gynécologie et d’Obstétrique pour aider les pays et les sociétés membres à lutter contre les inégalités d’accès et de qualité des services de soins de santé en général et de santé reproductive, maternelle et néonatale en particulier afin de garantir une couverture sanitaire universelle pour des soins de santé génésique, maternels et néonatals complets en s’attaquant à toutes les causes de mortalité maternelle, de morbidité reproductive et maternelle et des handicaps associés et en renforçant les systèmes de santé pour collecter des données de haute qualité afin de répondre aux besoins et aux priorités des femmes et des filles et garantir la redevabilité afin d’améliorer la qualité des soins et l’équité », a déclaré Dr Léopold OUEDRAOGO avant de se réjouir du fait qu’au vu de la qualité des participants et des thèmes qui seront débattus, il n’y a aucun doute que cette rencontre sur le partage des expériences et des connaissances les plus récentes aux professionnels et leur dissémination à tous les acteurs de la santé maternelle et infantile contribuera sans nul doute à améliorer la qualité des soins offerts aux différentes étapes du cycle de vie, contribuant ainsi à la réduction de la mortalité maternelle et infantile en vue de l’atteinte des ODD à l’horizon 2030.

Au Niger, des progrès mais aussi des défis à relever dans la réduction de la mortalité maternelle et infantile

En procédant à l’ouverture officielle des Assises, le Ministre de la Santé publique a tenu à souligner le contexte dans lequel intervient cette édition du Congrès de la SGON, marqué par une actualité particulièrement riche et après une année 2023 marquée par cet événement fort qu’aura été l’avènement du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie qui a engagé le combat pour la souveraineté totale du Niger, mais aussi et surtout l’engagement sans précédent du Gouvernement pour la recherche du bien-être des populations. « Nous sommes très ravis de ce rendez-vous des professionnels pour échanger sur les questions importantes de santé et nous nous en remercions », a déclaré le médecin colonel-major Garba HAKIMI qui a fait remarquer au passage que dans le cadre de la vision mondiale 2030 des ODD, le Niger, à l’instar de tous les pays du monde, s’inscrit dans les engagements pris par les ministres en charge de la santé de la Région africaine adoptés lors du sommet des chefs d’Etat à Malabo de juin 2014 et dont les objectifs poursuivis étaient de mettre fin aux décès évitables des mères et des enfants d’ici 2030. Des engagements entérinés par l’adoption du cadre de mise en œuvre pour la région africaine au 66ème Comité régional de l’OMS d’août 2016 et l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, a mis en avant le ministre HAKIMI, pour qui, « l’amélioration de la santé des femmes et des enfants constitue aujourd’hui un des principaux objectifs de développement des plus hautes autorités de notre pays sous la guidance de Son Excellence le Général de Brigade Abdourahamane TIANI, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l’Etat et de Son Excellence Ali Mahamane LAMINE ZEINE, Premier ministre ».

A juste titre, le ministre de la Santé publique, de la Population et des Affaires sociales a reconnu que « les défis sont certes énormes mais non insurmontables car il s’agit d’assurer la couverture santé universelle à tous, sauver des vies des femmes et des nouveaux -nés en particulier, dans notre pays notamment en proie au choc sécuritaire et son impact sur nos vaillantes populations ». C’est pourquoi, a-t-il souligné, le Niger s’est doté de son plan stratégique intégré Santé Reproductive, Maternelle, Néonatale, Infantile, Adolescent et Jeune/Nutrition 2022-2026 pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle et néonatale. Un plan stratégique qui découle du Plan de Développement Sanitaire et Social 2022-2026 pour la mise en œuvre de la politique nationale de santé 2016-2035 qui se fonde sur les principes des soins de santé primaires et des valeurs d’équité, de justice sociale, de solidarité, de redevabilité, d’éthique, de probité, de respect de l’identité culturelle des communautés et des droits des patients. A ce sujet, il a rappelé que dans cette dynamique, « le développement du capital humain de qualité est une condition importante pour réussir pleinement cette mission. Et c’est ensemble que, praticiens, communautés, chercheurs, partenaires au développement, sociétés savantes, autorités, nous trouverions les bonnes solutions à cette problématique des mortalités maternelles et néonatales notamment ».

Dans son allocution, le médecin colonel-major Garba HAKIMI a indiqué que plusieurs interventions ont été mises en œuvre et sont poursuivies dans le cadre de l’amélioration de la santé des femmes et des enfants au Niger. Il s’agit entre autres de la mise en œuvre de la gratuité du suivi prénatal, de la césarienne, de l’accouchement, de la consultation post natale, de la planification familiale, des soins aux enfants de 0 à 5 ans, des cancers gynécologiques et mammaires ; la construction des infrastructures sanitaires ; la construction des blocs opératoires des hôpitaux de district ; la création des 7 Centres de Santé Mère-Enfant pour la prise en charge des complications obstétricales, néonatales et infantiles ainsi que les affections gynécologiques au niveau des régions ainsi que le renforcement de la logistique de référence et contre référence des cas compliqués ; l’institutionnalisation de la surveillance des décès maternels, périnatals et la riposte ; la mise en œuvre de l’approche mentorat et, enfin, la formation et l’affectation de sage-femme, de gynécologues obstétriciens, d’anesthésistes réanimateurs, des aide-chirurgiens, de Pédiatres, de médecins capacitaires en chirurgie de district. « Cependant, la mortalité maternelle reste encore parmi les plus élevées au monde avec 520 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes selon l’enquête ENISED 2015 ou 441 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2020 selon les estimations des Nations Unies, la mortalité infanto-juvénile a été réduite de 198 % en 2006 à 123% en 2021, la mortalité néonatale constitue aujourd’hui une de nos préoccupations car elle a augmenté passant de 24% en 2015 à 44%% en 2021 », a déploré le ministre de la Santé publique qui a saisi l’occasion pour exhorter la société savante présente à ces Assises à examiner tout au long du congrès et avec minutie cette question importante de mortalité de ces couches vulnérables à savoir les femmes et les enfants qui en même temps constituent l’avenir de notre patrie. « C’est votre contribution dans la sauvegarde et la construction de notre pays! » a plaidé le ministre Garba HAKIMI qui n’a pas manqué de souligner également qu’au vu des sommités présentes, « je sais que je peux compter sur vos expertises avérées pour nous proposer à travers le partage de vos recherches et riches expériences les solutions pérennes pour continuer à réduire les décès maternels et néonatals au Niger, dans un cadre multisectoriel et multidisciplinaire pour être au rendez-vous des ODDS ».

Peu après la cérémonie officielle d’ouverture, les travaux du 6ème Congrès de la Société de Gynécologie et d’Obstétrique du Niger (SGON) sont entrés dans le vif du sujet avec plusieurs activités au menu des deux jours des travaux. Selon les organisateurs, la SGON est un cadre qui propose et soutient toute mesure visant à améliorer la formation des spécialistes, le développement de l’enseignement post-universitaire et le perfectionnement de l’efficacité technique de ceux qui se consacrent à la gynécologie et à l’obstétrique. En outre, la SGON participe à l’élaboration des projets de politique sanitaire dans le domaine de la gynécologie obstétrique à tous les niveaux (local, régional, national et même africain) et contribue efficacement à leur mise en œuvre.

Cette mission de la SGON, relève-t-on, est d’autant plus nécessaire que la santé maternelle et néonatale demeure préoccupante au Niger. En effet, en dépit des efforts fournis par le Gouvernement et ses Partenaires, le ratio de la mortalité maternelle reste élevé, 441 pour 100 000 naissances vivantes en 2023 et la mortalité néonatale demeure toujours alarmante a 44 pour mille, le plus élevé au monde. Ainsi, toutes les deux heures une femme meurt des suites de complications de la grossesse ou de l’accouchement et au même moment six (6) nouveau-nés perdent la vie. Ces décès sont « pour la plupart évitables » parce que les interventions médicales nécessaires existent et sont bien connues. Cependant, les principaux obstacles sont le manque d’accès et insuffisance des soins dispensés aux mères et aux nouveau-nés dans les formations sanitaires et au niveau communautaire pendant la grossesse, l’accouchement et durant la période postnatale.

De plus, le taux de prévalence contraceptive est également faible (19 %) associé à un taux d’accouchement assisté par un personnel qualifié de 39,19% en 2019 ne plaident pas en faveur d’une performance du système de santé (couverture sanitaire de 51,35% en 2019).

C’est pourquoi la SGON se donne le devoir d’être partie prenante pour des pratiques idoines afin de relever le défi pour l’amélioration de la qualité des soins en gynécologie obstétrique dans notre contexte à faible revenu. L’objectif général est d’améliorer la pratique de la gynécologie et d’obstétrique afin d’offrir des soins de qualité avec comme objectifs spécifiques, d’assurer la formation continue des prestataires des soins en gynécologie obstétrique ; de partager les expériences et bonnes pratiques en gynécologie obstétrique et d’améliorer la qualité des soins maternels, néonatals et infantiles. Pour ce faire, les participants vont se consacrer et assister à ateliers pratiques sur l’actualisation des connaissances et des compétences par les pairs des sociétés savantes de gynécologie obstétrique membres de la SAGO et disciplines connexes, des organisations scientifiques œuvrant dans le domaine de la santé maternelle, néonatale et infantile, des conférences sur les thèmes d’actualité par les sommités de la gynécologie obstétrique et de la néonatologie et un partage d’expériences sur les pratiques et stratégies mises en œuvre. Les résultats attendus au sortir des travaux sont une mise à jour des connaissances et échanges d’expériences sur l’évolution des pratiques dans le domaine de la gynécologie obstétrique et de la néonatologie ainsi que le renforcement des capacités des participants pour l’amélioration de la qualité des soins maternels, néonatals et infantiles.

Source : aniamey

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