Littérature / Deuil : Les obsèques et le dernier voyage de CAMARA Nangala Pierre sur sa terre natale

Le vendredi 01 décembre, une pléiade de personnes venues des quatre côtés de la Côte d’Ivoire et de l’extérieur, étaient présentes à la morgue de Fronan, village de Katiola dans le département du Hambol, pour la levée de corps, de la sommité littéraire, CAMARA Nangala.

Après la levée de corps, une dernière visite au domicile du défunt lui a été permise, avant de prendre la direction de la place publique où une cérémonie d’hommage lui a été dédiée.

Amis, parents, proches, collaborateurs et collègues, tous se sont succédés au pupitre pour rendre hommage à l’illustre personnalité à travers des témoignages et des anecdotes.

Le samedi 02 décembre 2023, à 8h, une messe de requiem a été dite à l’Église catholique notre Dame de l’Annonciation de Fronan, pour le repos de son âme.

Cette messe était l’occasion pour le Curé Ange Thio TOURÉ, de témoigner de la bonté de l’écrivain qui avait émis le souhait de doter la paroisse d’une bibliothèque. Pour ce faire, il a offert toutes ses œuvres produites afin que les lecteurs puissent nourrir leurs esprits. Il fut également un grand bienfaiteur de l’orphelinat Sainte-Geneviève de Katiola. Le prêtre a souhaité que la simplicité de l’homme et son altruisme aux préoccupations des autres nous inspirent tous. « Il n’hésitait pas à récompenser les élèves brillants pour les encourager à travailler davantage », a témoigné le père Touré.

Il a profité pour lancer un appel à toutes les personnes de bonne volonté afin de poursuivre et d’entretenir les œuvres entamées par l’écrivain émérite. Car selon lui, cela permettra à notre monde d’être meilleur. Ces œuvres sont entre autres les bibliothèques, les centres de formation, d’éducation et d’accompagnement des jeunes.

Le Ministère de la Culture et de la Francophonie a dépêché une forte délégation conduite par Docteur Gisèle CHÂTELIN, Directrice de l’Industrie du Livre et de la Promotion de la Lecture. « Nous sommes là au nom de madame la ministre Françoise REMARK, nous portons un message fort, un message de compassion et de remerciement à ce grand homme. Cette présence témoigne également de la présence de notre ministère aux côtés des acteurs de la chaîne du livre. Yako à toute la famille CAMARA Nangala et à toute la famille culturelle ».

SÉCONGO Fernand, conseillé spécial de madame la ministre de la Culture et de la Francophonie, a lui aussi tenu à s’exprimer en ces mots « Le domaine de la culture se sent orphelin depuis la disparition de Nangala Camara ; orphelin parce que les créateurs ne sont pas tous prolixes comme ça a été le cas de notre frère qui est parti dans l’au-delà. Nous avons fait le déplacement, pour montrer notre implication.»

Les témoignages attristés face à la disparition du professeur étaient inquantifiables, entre autres, celui de SORO Ibrahima de la Librairie de France et de l’Association des Libraires de Côte d’Ivoire. Il était présent pour témoigner de la grandeur de l’homme, pour ses écrits, sa présence dans les librairies et surtout pour sa disponibilité face à tout ce qui concerne le livre.

« Nangala CAMARA était un croyant, la volonté de Dieu a été faite. Nangala était un grand écrivain, un auteur accomplit, qui a une production abondante qui a remporté des prix. Nous perdons à la fois un écrivain et un frère. Grâce à sa production littéraire, CAMARA Nangala devient un immortel. Il sera toujours vivant. Ses pensées et ses idées resteront encore dans le monde grâce à la littérature ». A déclaré Charles PEMONT président de l’ASSEDI.

Selon Docteur Hélène LOBÉ, présidente de l’association des écrivains de Côte d’Ivoire, « CAMARA a impacté la vie des uns et des autres. Aujourd’hui, le ciel rit parce qu’il y aura de l’écriture et de la lecture au ciel. L’un des nôtres représente l’écriture auprès de Dieu. Que son âme repose en paix ».

Françoise CAMARA, sœur de CAMARA Nangala, a pris l’engagement de poursuivre l’œuvre de son ainé, « C’était un grand frère, un amour. Nous étions orphelins. Il a joué le rôle de la mère et du père. Je me charge avec mes sœurs de continuer à fructifier son héritage ». A déclaré la petite sœur du défunt.

Celle qu’il appelait affectueusement, sa madone, sa canne humaine, FANRAMAN Flora, est une jeune femme qui tenait à lui. Elle vivait avec lui depuis 3 ans maintenant, depuis le début de sa maladie. « Nous sommes affligés, mais il n’aurait pas voulu que nous soyons en train de pleurer. Consolation à tout le monde. Merci à tous ceux qui sont venus. Nous souhaitons que son œuvre perdure ».

ATSEYE Carelle, fille adoptive de feu CAMARA Nangala, « C’était vraiment pour moi un père, un conseiller et je lui rend hommage aujourd’hui. Nous sommes tous peinés par sa disparition. Je lui dis merci pour tout ce qu’il a fait pour moi ». A déclaré la muse de l’auteur pour le roman « La belle au sac croco ».

À l’instar des collaborateurs présents, JD Éditions, n’a pas voulu rester en marge de l’événement. Des dons ont été faits à la famille épeurée.

CAMARA Nangala, l’initiateur de l’Académie de la langue et de la culture Tagbana, repose désormais dans les entrailles de la terre de ses ancêtres.

Né le 10 novembre 1955, le Grand Prix Bernard B. DADIÉ 2023 de la littérature, fut l’auteur de 37 œuvres. Il est décédé le 12 novembre, soit deux jours après son anniversaire de naissance marquant ses 68 ans.

Source : JD Mag + TV